Hilkhot Pourim – 1ère partie – Rav Hananel Zini

Zékher léMa’hatsite haShékel
1. Au temps du Beith Hamikdach on annonçait et rappelait au public la Mitsva
du Ma’hatsite haShékel depuis Roch ‘Hodech Adar, Mitsva que chaque Juif
est tenu d’accomplir et de donner pour le service du Beith Hamikdach.
2. En souvenir du Beith Hamikdach, de nos jours, on a pour coutume de donner
une somme égale à la valeur du Ma’hatsite haShékel pour une Mitsva comme
donner à des instituts de Torah, Tsédaka etc.
3. On ne dira pas que cette somme donnée constitue le Ma’hatsite haShékel
mais qu’elle en est le souvenir, afin qu’elle ne soit pas considérée comme
Hekdech (donation réservée uniquement pour le service du Beith Hamikdach,
ce qui donc complique les choses).
4. La valeur du Ma’hatsite haShékel est d’environ 30 shekels (elle varie selon les
années).
5. Selon certaines opinions on ne doit donner le Ma’hatsite haShékel qu’à partir
de l’âge de 20 ans, d’autres disent à partir de 13 ans et cette dernière opinion
est la juste.
6. Celui qui a donné pour son enfant alors que celui-ci n’a pas encore atteint
l’âge d’obligation cité ci-dessus (13 ans) sera tenu de continuer à donner le
Ma’hatsite haShékel également les années suivantes.
7. Les femmes sont dispensées de ce Minhag car, au temps du Beith
Hamikdach, elles étaient exemptées de la Mitsva.
8. On a pour habitude de donner le Ma’hatsite haShékel avant Pourim.

Le jeûne d’Esther
1. On jeûne le 13 Adar en souvenir du jeûne qu’a fait le Peuple Juif le 13 Adar de
l’année des évènements relatés dans la Méguilat Esther, quand les Juifs se
battaient, à l’époque, contre leurs ennemis. Lorsque Pourim tombe un
dimanche on avance le jeûne au jeudi qui précède.
2. Ce jeûne est un Minhag que le Peuple Juif a pris sur lui et n’est pas une
obligation de nos Sages. Ainsi, les femmes enceintes ou qui allaitent et les
malades pour qui il est difficile de jeûner sont dispensés du jeûne. Mais
quelqu’un qui est en bonne santé ne se détachera pas du Tsibour et jeûnera
comme tout le monde.
3. Ce jeûne n’en est pas un de tristesse et de lamentation, et ainsi si une Brith
Mila a lieu le jour du jeûne d’Esther, qui lui-même aurait été avancé au jeudi
(comme cité ci-dessus dans l’alinéa 1), certains disent qu’il est permis de faire
une Séoudat Mitsva (repas de Mitsva) le jour-même du jeûne, et tous ceux
qui y participeront jeûneront le lendemain. Selon d’autres opinions on fera la
Séoudat Mitsva le soir à la fin du jeûne. De toute façon on fera selon les
instructions du Rabbin de l’endroit. Evidemment on ne fera pas de Séouda le
jour du jeûne si celui-ci n’a pas été avancé.

La lecture de la Méguilat Esther
1. Nos Sages ont décrété qu’il fallait lire la Méguilat Esther à Pourim pendant la
nuit et durant la journée.
2. La lecture du soir peut se faire durant toute la nuit jusqu’à l’aube, celle du
jour depuis le lever du soleil jusqu’au crépuscule. De toute façons, selon la
maxime de nos Sages Zrizim makdimim laMitsvot (les gens zélés effectuent
les Mitsvot le plus tôt possible), et donc le mieux est de la lire le plus tôt
possible.
3. Celui qui a lu la Méguilat Esther entre l’aube et le lever du soleil, a fortiori,
sera quitte de la Mitsva.
4. La lecture de la Méguilat Esther précède toute autre Mitsva, sauf pour
s’occuper de l’enterrement d’un défunt de qui personne d’autre ne peut
s’occuper. Ainsi on lira la Méguilat Esther et seulement après on pourra
accomplir d’autres Mitsvot.
5. Lorsque l’heure de la lecture de la Méguilat Esther arrive il est défendu de
manger avant de l’avoir lue.
6. C’est une bonne chose que d’enseigner aux enfants à lire la Méguilat Esther.

La date de Pourim
1. Les habitants des villes qui étaient entourées d’une muraille au temps de
Yéhochoua’ Bin Noun fêteront Pourim le 15 Adar.
2. Les petits villages qui se trouvent à moins d’un kilomètre d’une ville qui était
entourée d’une muraille au temps de Yéhochoua’ Bin Noun et qui semblent
faire partie de cette même ville ou qui en sont très proches fêteront
également Pourim le 15 Adar.
3. Les autres lieux fêteront Pourim le 14 Adar.
4. Dans les villes pour lesquelles il existe un doute on lira la Méguilat Esther le
14 et le 15 Adar. Dans ce cas on ne récitera les bénédictions de la Méguila
que le 14 Adar.
5. Quelqu’un qui prévoie de se trouver dans une ville qui n’était pas entourée
d’une muraille au temps de Yéhochoua’ Bin Noun le jour du 14 Adar, même
si, finalement, demeure dans une ville qui était entourée d’une muraille au
temps de Yéhochoua’ Bin Noun fêtera Pourim le 14 Adar.
6. Quelqu’un qui prévoie de se trouver dans une ville qui était entourée d’une
muraille au temps de Yéhochoua’ Bin Noun le jour du 15 Adar, même si,
finalement, demeure dans une ville qui n’était pas entourée d’une muraille
au temps de Yéhochoua’ Bin Noun fêtera Pourim le 15 Adar.
7. Quelqu’un qui se trouve dans une ville qui n’était pas entourée d’une muraille
au temps de Yéhochoua’ Bin Noun le jour du 14 Adar et dans une ville qui
était entourée d’une muraille au temps de Yéhochoua’ Bin Noun le jour du 15
Adar devra fêter Pourim les deux jours. S’il ne veut pas s’engager à fêter les
deux jours il se rendra dans la ville qui était entourée d’une muraille au
temps de Yéhochoua’ Bin Noun le jour du 15 Adar, mais après l’aube.
8. Celui qui se retrouve dans un lieu qui n’est pas un lieu d’habitation tel qu’un
bateau ou autre fêtera Pourim le 14 Adar.
9. Si le 14 Adar tombe un vendredi les Mitsvot de Pourim se déploient, dans les
villes qui étaient entourée d’une muraille au temps de Yéhochoua’ Bin Noun,
sur 3 jours : on lit la Méguila et on offre les cadeaux aux nécessiteux
(Matanot laEvionim) le vendredi, Chabat on lira le passage de Parachat
Zakhor Vayavo ‘Amalek et on rajoutera le passage de ‘Al Hanissim dans la
‘Amida, et enfin, le dimanche, on effectuera la Mitsva de Michloah’ Manot et
on fera le festin de Pourim.
10. Celui qui doit partir pour un long voyage et ne trouve pas de Méguila à
prendre avec lui la lira avant de partir, à dater du 11 Adar, sans bénédiction.
Si finalement il en trouve une le 14 Adar il la relira ce même jour.
11. Celui qui se retrouve dans un lieu qui n’est pas un lieu d’habitation sans
Méguila le 14 Adar, s’il a l’occasion d’en avoir une le 15 Adar, la lira le 15,
sans bénédiction selon la coutume ashkénaze, avec selon la coutume
séfarade.

Qui est tenu de lire la Méguilat Esther ?
1. Toute personne tenue de respecter les Mitsvot (hommes et femmes) est
tenue de lire la Méguilat Esther ou de l’écouter de quelqu’un qui la lit.
2. Il faut emmener les enfants à la synagogue pour les éduquer à écouter la
lecture de la Méguilat Esther. Cependant, on n’emmènera pas les petits
enfants qui ne sont pas capables de rester en silence pour qu’ils ne dérangent
pas le Tsibour.
Acquittement de la Mistva de la Méguila
1. Seule une personne tenue de respecter les Mitsvot pourra rendre quitte
d’autres qui l’entendront lire la Méguilat Esther. Ainsi une personne sourde,
un enfant ou quelqu’un qui n’a pas toute sa raison ne pourront rendre quitte
qui que ce soit.
2. Une femme ne pourra rendre quitte des hommes. Cependant, dans un cas de
force majeure comme par exemple pour un homme malade pour qui seule sa
femme ou sa fille peuvent lire, et si aucune d’elles ne lit la Méguila pour lui
personne d’autre ne le fera, cela sera autorisé, mais uniquement pour sa
femme ou sa fille, aucunement pour une autre femme.
3. Celui qui a fait serment de ne profiter en aucune façon d’une personne
particulière ne pourra être acquitté de la Mitsva s’il écoute de cette même
personne la lecture de la Méguila. Cependant, s’il entend la Méguila de cette
personne, il sera a fortiori acquitté de la Mitsva. Et il est préférable d’éviter
de faire n’importe quelle sorte de vœu.
4. Dans un lieu où il n’y a pas Minyan, si chacun a une Méguila dans laquelle on
peut lire en public (voir plus loin) et sait lire, il sera préférable que chacun lise
pour soi. Mais s’il n’y a qu’une seule Méguila dans laquelle on peut lire en
public ou qu’une seule personne sait la lire, alors celui-ci lira pour tout le
monde.
5. Celui qui lit la Méguila en public ne commencera pas avant qu’on lui dise de
le faire.
6. A priori celui qui lit la Méguila doit avoir pour intention d’acquitter tout celui
qui entendra sa lecture (même s’il se trouve à l’extérieur de la synagogue), et
celui qui l’entend, en parallèle, doit avoir pour intention d’être quitte de la
Mitsva. A posteriori, chacun sera quitte, même s’il n’a pas eu l’intention de
l’être en écoutant la Méguila.
7. Celui qui lit la Méguila pour rendre quitte quelqu’un d’autre devra réciter
pour cette même personne les bénédictions. La personne qui écoute pourra
réciter les Brakhot sauf si c’est une femme qui ne récitera pas les Brakhot
devant un homme.

Les lois de la lecture de la Méguila
1. A priori la Mitsva est d’écouter la lecture de la Méguila en Minyan à la
synagogue. Si quelqu’un rate la lecture à la synagogue ou ne peut y venir il la
lira de toute façon, même seul.
2. Le Minhag est de lire la Méguila dans un parchemin enroulé qu’on déroulera
durant la lecture : dans les communautés ashkénazes on déroule tout le
parchemin au début de la lecture, dans les communautés séfarades et
yéménites au fur et à mesure de la lecture.
3. Il est permis de lire la Méguila debout ou assis. Mais le Ba’al Koré qui la lit
pour le Tsibour (quand il y a Minyan) devra être debout par respect pour le
public.
4. Il faut lire toute la Méguila et à partir du texte même, car celui qui lit par
cœur ne sera pas quitte de la Mitsva. S’il manque des lettres ou des mots
dans la Méguila, de telle façon que la Méguila reste valable pour lire en
public, on pourra les réciter par cœur.
5. Celui qui suit la lecture dans une Méguila qui n’est pas utilisable pour la
lecture en public ne pourra lire en même temps que le Ba’al Koré et devra
écouter la lecture. De toute façon, même si on suit la lecture dans une
Méguila utilisable pour la lecture en public on évitera de lire en même temps
que le Ba’al Koré pour éviter de le gêner dans la lecture.
6. Quelqu’un qui s’interrompt durant la lecture de la Méguila, même pour
parler (bien que cela soit interdit), même si pendant un laps de temps
conséquent, et ensuite achève la lecture, sera quitte de la Mitsva.
7. Il faut lire la Méguila selon l’ordre des versets et des paragraphes. Ainsi celui
qui omet un verset devra revenir en arrière et recommencer à partir du
verset qu’il a omis.
8. Celui qui a somnolé en lisant la Méguila, mais sans s’endormir réellement,
sera quitte de la Mitsva. Par contre celui qui a somnolé en l’écoutant n’en
sera pas quitte.
9. Celui qui lit la Méguila et qui, entre chaque verset, explique ce même verset
au Tsibour, sera quitte de la Mitsva. Cependant il est interdit de
s’interrompre pour des sujets qui ne concernent pas la Méguila.
10. Si le Ba’al Koré fait une erreur dans la lecture qui n’a pas d’impact sur le sens
du verset il n’est pas obligatoire de le reprendre. Dans le cas contraire il
faudra le reprendre jusqu’à ce qu’il lise de manière exacte.
11. Le Ba’al Koré devra lire le passage débutant par les termes « ‘hamèch méot
ich » (Esther 9-6) jusqu’au premier mot du verset 10 du même paragraphe
« ‘assérèt » d’un souffle, pour montrer que les fils de Haman ont été tués et
pendus tous comme un seul homme. A posteriori, même si le Ba’al Koré a du
inspirer durant la lecture de ce passage il sera quitte de la Mitsva.
12. Toutes les communautés ont pour coutume de réciter à haute voix les quatre
versets de Guéoula (salut, délivrance) de la Méguila, et le Ba’al Koré les
répète après le Tsibour. Ces quatre versets sont les suivants : paragraphe 2
verset 5 (ich yéhoudi haya …), paragraphe 8 versets 15 et 16 (oumordékhaï
yatsa … + layéhoudim haïta …) et paragraphe 10 verset 3 (ki mordékhaï
hayéhoudi …).
13. On a pour coutume de faire du bruit lorsque le Ba’al Koré prononce le nom
de Haman. Cependant il reste interdit de parler à ce moment. Et on ne se
moquera pas de ce Minhag, ou d’autres, car ils ne se sont pas ancrés dans la
Tradition du Peuple Juif par hasard. Et le Ba’al Koré attendra que le silence
soit revenu pour poursuivre la lecture.

Quelle Méguila est utilisable pour la lecture en public (Kchéra) ?
1. La Méguila sera écrite sur un parchemin Cacher (à savoir sur un parchemin
comme une Mézouza ou un Séfer Torah) avec de l’encre spéciale Sta »m (qui
sert également à écrire les Mézouzot, les Téfilines etc.). S’il manque une de
ces conditions la Méguila ne sera pas Kchéra.
2. La Méguila sera écrite comme un Séfer Torah (forme et taille des lettres etc.)
et devra être écrite comme on écrit un Séfer Torah (en suivant les lettre et
non par cœur). S’il manque une de ces conditions la Méguila ne sera pas
Kchéra.
3. Une Méguila écrite sans Taguimes (ornements des lettres) est Kchéra. Mais à
priori il faudra l’écrire avec les Taguimes.
4. Les parchemins de la Méguila devront être cousus uniquement avec des
Guidimes (tendons) comme un Séfer Torah. Autrement elle ne sera pas
Kchéra.
5. Si le Sofer omet d’écrire des lettres, des mots ou même des versets entiers, la
Méguila sera Kchéra si la majorité du texte est écrite correctement; il faut
également le début et la fin n’aient pas été omis, et qu’aucun sujet de la
Méguila n’y manque. La Halakha sera la même si des lettres, des mots ou des
versets se sont effacés de la Méguila.
6. Une Méguila dont la première colonne comporte les Brakhot est Kchéra.
7. Une Méguila dessinée et décorée est Kchéra. Cependant, à priori, on ne
dessinera pas sur le parchemin de la Méguila.
8. Une Méguila écrite sur un parchemin et ponctuée est Kchéra. Si on a une
autre Méguila qui elle n’est pas ponctuée, on la préfèrera pour lire en public.
9. Si on n’a pas de Méguila Kchéra on lira dans un ‘Houmach sans Brakhot.
10. Quelqu’un qui lit avec une Méguila volée sera quitte de la Mitsva. Mais il est
évidemment interdit, à priori, de lire dans une telle Méguila.

Les Brakhot de la Méguila
1. Celui qui lit la Méguila récitera trois Brakhot avant la lecture : achèr
kidéchanou bémitsvotav vétsivanou ‘al mikra méguila, ché’assa nissim
laavoteinou bayamim hahèm bazémane hazé et chéhé’hiyanou vékiyémanou
véhigui’anou lazémane hazé.
2. Avant la lecture de la journée on ne récitera pas la Brakha de chéhé’hiyanou.
Cependant, dans les communautés ashkénazes, on a pour habitude de réciter
cette Brakha même pour la lecture de la journée.
3. Celui qui a lu la Méguila sans réciter les Brakhot sera quitte de la Mitsva.
4. Après la lecture de la Méguila le Ba’al Koré enroulera le parchemin et récitera
la Brakha harav ète rivénou, Brakha qui ne sera dite qu’en Minyan.
5. Après la Brakha harav ète rivénou il faut dire : Arour Haman, Baroukh
Mordékhaï, Aroura Zérech, Béroukha Esther, Arourim kol harécha’im,
Béroukhim col Israël, végam ‘Harbona zakhour létov. Certaines
communautés ont pour coutume de chanter à la place le chant Chochanat
Ya’akov qui comprend tous les mêmes points. Mais il faudra le chanter en
entier et ne pas se contenter des premières phrases uniquement.

Lecture de la Méguila dans une langue profane
1. Même celui qui ne comprend pas l’hébreu sera quitte de la Mitsva en
écoutant la Méguila lue en hébreu.
2. Celui qui ne comprend pas l’hébreu et a écouté la Méguila dans une langue
qu’il comprend sera quitte de la Mitsva. Mais s’il comprend l’hébreu il ne sera
pas quitte d’une lecture dans une autre langue.
3. Celui qui lit la Méguila dans une langue profane devra le faire à partir d’une
Méguila écrite dans cette même langue, sur un parchemin, ainsi que toutes
les autres exigences d’une Méguila écrite en hébreu.

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