Et voilà ! Comme chaque année les fêtes se passent et nous reprenons la lecture de
la Torah depuis le début. Mais nous avons tellement pris l’habitude de cette
relecture que nous ne nous posons même plus la question la plus élémentaire :
pourquoi ? Nous savons pourtant, après de longues années de lecture, ce que la
Torah renferme en informations. Et pourtant nous reprenons tout au
Commencement, comme si c’était la première fois que nous lisions le texte divin.
Bien évidemment nous savons que la Torah renferme des richesses de savoir et de
sciences qu’une vie entière ne suffit pas à apprendre. Mais est-ce là la seule raison ?
Cette nouvelle année commence, parallèlement, avec de nombreux évènements très
durs pour le Am Israël. Pas un jour sans meurtres ou attentats. Nos Sages nous
enseignent (Traité de Sanhédrine 98a) que si nous voyons une génération accablée
de malheurs attends-le ! (le Machiah’). Sommes-nous cette génération dont nos
‘Hakhamim parlent ?
La Torah nous donne, vers la fin du livre de Dévarim (32-7), un élément de réponse :
« Souviens-toi des jours antiques, médite les annales de chaque génération ; interroge
ton père il te l’apprendra, les anciens ils te le diront! ». Tous les commentateurs,
depuis Rachi jusqu’au Or ha’Haïm haKadoch en passant par Na’hmanide, expliquent :
l’histoire que le Peuple Juif a vécu jusque-là n’est pas un simple enchainement
d’évènements, mais chaque étape a une signification et, comme l’enseigne le
Midrach Tan’houma (Parachat Lekh Lekha) : tout ce qui est arrivé aux pères arrivera
aux enfants. Et pour comprendre cela Rachi nous renvoie vers les Prophètes !
Sortant à peine de Souccot, voyons ce que nous enseigne le Prophète Ezéchiel dans
la Haftara que nous avons lu Chabat ‘Hol Hamo’ed, la fameuse Haftara de Gog
ouMagog, souvent représentée par un genre d’apocalypse de la fin des temps qui
suit à une guerre mondiale entre toutes les Nations. Ce sujet est commenté à deux
reprises (paragraphes 32 et 38) par le Malbi »m (Volhynia 1809, Kiev 1879), Rabbi
Meïr Leibush ben Yé’hiel Wisser, un des plus éminents commentateurs de la Bible,
entre autres, des derniers siècles. Et le Rav d’expliquer : à la fin des temps, à
l’époque messianique, après que le Peuple d’Israël se soit déjà réinstallé en Terre
d’Israël, toutes les Nations se rassembleront pour guerroyer contre Jérusalem ; d’un
côté les princes de Edom (représenté selon nos Sages par le monde occidental de
nos jours) et de l’autre les peuples de circoncis d’obédience islamique, et tous deux
vont monter pour conquérir la Terre d’Israël et l’arracher aux mains du Peuple Juif ;
mais, une fois ici, D. va semer la discorde entre eux, ils s’entretueront car leur
croyance diverge, et ce afin que D. juge et passe toutes ces Nations au fil de l’épée,
ainsi que cela est décrit dans le livre de Zékharia au paragraphe 14 qui, comme par
hasard, est le texte que nous lisons pour la Haftara du premier jour de Souccot !
Dans ces passages du livre d’Ezéchiel le Prophète décrit la chute de ces mêmes
Nations qui, à maintes reprises, se sont élevées contre Jérusalem et contre le ‘Am
Israël.
Inutile de détailler l’analogie avec ce que nous vivons au quotidien depuis des
années, et particulièrement ces jours-ci. Comment réagir à telle situation ? La
prophétie d’Ezéchiel se poursuit avec la réunification de tout le Peuple Juif avec, à sa
tête, le Roi David, celui qui tenait constamment la Torah d’une main et le glaive de
l’autre, celui qui a vengé incessamment l’honneur de notre Peuple lorsqu’on s’y
attaquait (voir par exemple le livre de Chémouel B 10), celui qui a conquis toute la
Terre d’Israël et mis son peuple à l’abri de tous ses ennemis, et celui qui ensuite écrit
Téhilim et permit la réalisation des conditions permettant la construction du Beth
haMikdach, et tout cela pour la plus grande gloire de D. sur Terre. Reparti comme en
5775 ? Il n’appartient qu’à nous de le décider. Chabat Shalom !